Plus-values d'usufruit entre époux : un écheveau complexe démêlé

La donation avec réserve d'usufruit est un classique de la planification successorale. Il suffit de penser au type d'exemple dans lequel les parents font une donation en nue-propriété à leurs enfants, afin qu'ils conservent eux-mêmes les revenus et le contrôle et évitent que l'usufruit ne soit taxé plus tard dans la succession. Bien que cette technique de donation puisse être fiscalement intéressante, l'administration fiscale flamande la surveille de près. En particulier lorsque l'usufruit est acquis entre époux, la réglementation actuelle et les différentes positions de VLABEL constituent un véritable casse-tête. 

À quoi devez-vous faire attention lorsque vous faites un don ? Comment rester à l'abri du fisc flamand ? Remke Beerens, avocat chez Novius, clarifie et explique l'importance d'un acte de donation bien réfléchi. 

 

 

 

 

Augmentation de l'impôt sur l'usufruit et les successions en Région flamande

Supposons qu'un couple marié donne un appartement à ses enfants avec réserve d'usufruit. "Au décès de l'un des parents, l'usufruit revient au conjoint survivant. La question de savoir si ce dernier doit payer des droits de succession en Flandre dépend de plusieurs facteurs", explique M. Remke.

 

"En droit belge, il existe trois systèmes concernant l'augmentation de l'usufruit entre époux : l'augmentation conventionnelle, l'augmentation légale et l'usufruit successif légalement accordé, abrégé en WTOV. La question de savoir si des droits de succession sont dus par le conjoint survivant dépend du contexte concret de la donation. Que dit l'acte de donation ? Le donateur était-il marié au moment de la donation ? En la matière, ce sont les petites nuances qui peuvent avoir un impact fiscal important."

 

Trois systèmes de gains d'usufruit entre époux

En principe, la succession légale, la succession conventionnelle et l'usufruit successif accordé par la loi coexistent de manière autonome, chacune ayant sa propre base juridique. Un bref aperçu :

1. L'accroissement conventionnel dans l'acte de donation

Les donateurs prévoient une clause spécifique dans le contrat de donation qui fait que l'usufruit revient automatiquement au conjoint survivant. Étant donné que la donation est effectuée sur la base de la convention, elle tombe en dehors de la succession et le conjoint cessionnaire ne paie pas de droits de succession, selon VLABEL. 

2. L'usufruit successif légalement accordé (WTOV) introduit par la nouvelle loi sur les successions depuis le 1er septembre 2018

L'article 4.18 du NBW stipule que si un conjoint fait une donation avec réserve d'usufruit pendant le mariage, cet usufruit revient automatiquement au conjoint survivant en cas de décès. Dans ce cas, selon le VLABEL, les droits de succession sont dus en Région flamande.

3. Accroissement légal introduit par le nouveau droit immobilier depuis le 1er septembre 2021

L'article 3.141(4) du Code civil stipule que le décès de l'usufruitier transmet automatiquement l'usufruit à l'usufruitier survivant. Ce type d'acquisition est exonéré de droits de succession. 

"Un cadre juridique complexe, dans lequel les différents systèmes peuvent également se chevaucher parfaitement", explique Remke. "Prenons l'exemple d'un conjoint qui fait une donation pendant le mariage avec réserve d'usufruit. Au moment du décès, il peut y avoir concomitance entre l'OMCV et l'accroissement légal en droit des biens. Ce chevauchement a des conséquences importantes, car si aucun droit de succession n'est dû en vertu de l'accroissement légal, c'est le cas en vertu de l'OMCV."


"En Belgique, il existe trois systèmes de gains d'usufruit entre époux : les gains conventionnels, les gains légaux et l'usufruit successif légalement accordé (WTOV)."

Acquisition de l'usufruit sans droits de succession ? La hiérarchie est essentielle

Dans un dédale de législations et de positions VLABEL, comment être sûr que l'usufruit reviendra gratuitement au conjoint survivant ? Remke et ses collègues de l'équipe d'experts fiscaux suivent de près l'actualité fiscale et distillent une certaine hiérarchie entre les différents systèmes. La règle de base est la suivante:

 

L'accroissement conventionnel est prioritaire. Si rien n'a été prévu dans l'acte de donation, c'est l'OMCV qui s'applique. L'accrétion légale de l'article 3.141(4) se situe au bas de la hiérarchie. 

 

"Si l'acte de donation contient une clause d'accroissement spécifique, le conjoint survivant ne doit pas payer de droits de succession en Flandre. S'il n'y a pas de clause d'accroissement, le conjoint survivant acquiert l'usufruit sur la base de l'échelon suivant de la hiérarchie, l'OMCV, et l'impôt est dû sur la succession. Il existe une exception à cette dernière situation, à savoir lorsque le donateur exclut expressément l'UVTM, par exemple dans un testament. Dans ce cas, le conjoint survivant acquiert l'usufruit sur la base de l'article 3.141(4) et ne paie pas de droits de succession". 

Il peut donc dépendre d'une disposition contractuelle que l'administration fiscale flamande prélève des droits de succession sur l'usufruit. Faire appel à un professionnel pour rédiger un acte de donation bien conçu avec les modalités adéquates n'est donc pas un luxe superflu. De cette manière, le conjoint survivant reste à l'abri de l'OMCV et aucun droit de succession n'est dû en Région flamande.

"La différence entre le paiement ou non des droits de succession réside parfois dans la subtilité d'une simple clause. Un avocat expérimenté fait le lien et offre une tranquillité d'esprit à long terme."

 

Novius, partenaire pour des conseils juridiques pointus

Une expertise actualisée et un sens des nuances juridiques sont indispensables pour conseiller les clients de manière correcte et proactive. C'est pourquoi les avocats fiscalistes de Novius se réunissent toutes les deux semaines autour d'une table de réunion et examinent en profondeur les tournures juridiques. "Ces séances sont extrêmement instructives", explique Remke. "Nous y discutons des cas, analysons la jurisprudence et définissons avec précision les positions de VLABEL. Nous partons souvent d'un cas concret au bureau, afin d'aller au cœur d'un sujet juridique et de partager les meilleures pratiques avec le reste de l'équipe. En tant que juriste, il est très intéressant d'échanger des idées avec des collègues expérimentés et de devenir progressivement des maîtres dans le domaine de la fiscalité." 

 

 


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À propos de Remke Beerens

Remke a obtenu sa maîtrise en droit en juin 2023 et fait partie de l'équipe de Novius depuis septembre. Avocate passionnée par le droit fiscal, elle met ses épaules au service d'un large éventail de dossiers, de la planification successorale aux scissions partielles. La nature accessible, transparente et personnelle de Novius correspond parfaitement à l'éthique de travail de Remke et la motive à approfondir son expertise chaque jour. 

 

 

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